(Hip-Hop Collections x Quai Branly)

Je suis rentrée à Paris début juillet (tu l’auras compris maintenant, j’vis à Toronto) pour élargir mon projet (des rencontres de folie que tu vas découvrir soon) et me ressourcer, obviously. Et j’ai pas perdu de temps car le jour de mon arrivée (zaama #FastLife), j’ai couru au musée du Quai Branly pour ne pas manquer le festival Hip Hop Collections. Qu’est ce que c’est ? C’est un festival qui met en avant la culture hiphop et le lien qu’elle peut avoir avec les différentes collections ethniques du musée. Dans mon cas, on faisait le lien entre la culture hip-hop et l’Afrique, à travers les différentes traditions qui y existent. Genre, tu savais que la musique de The Weeknd était influencée par des sons traditionnels éthiopiens ? Ou encore que Princess Nokia s’inspire de la sorcellerie africaine dans certains de ses clips ? Pas de panique, je t’explique tout en dessous.

Alors je sais pas si t’es déjà allé dans ce musée mais c’est plein de masques, symboles, bijoux, représentations ethniques, etc… De l’Afrique à l’Australie en passant par l’Asie, toutes les ethnies y sont représentées et parfois ça fait peur (ma parole y a des masques qui font froid dans le dos). D’ailleurs le Ghettoblaster Tour commence au Mali avec le masque Dogon. Impressionnant de par sa taille, il est porté par les hommes (encore heureux) lors de cérémonies qui arrivent assez rarement en fait, chaque génération il me semble (encore heureux !) et le but du mec qui l’porte c’est de taper le sol avec le haut du masque histoire de lier les deux mondes : le ciel et la terre. Ouais t’inquiète moi aussi j’me suis dit “c’est quoi leur problème ?” mais bon, ça se trouve pour eux nos traditions sont tout aussi bizarres. #NoJudgement.

IMG-3262

Puis on te fait remarquer que y a pas mal d’artistes qui portent des masques. Déjà forcément pour dissocier l’artiste de la personne mais des fois c’est plus rigolo : Kekra (Rap. France.) porte un masque pour ne pas être reconnu de sa mère. LOL. Ou encore K Trap (Rap. UK.) pour n’pas être reconnu des autorités. Quelqu’chose à se reprocher mon cher ?

Sinon y a Fuzati, Tyler the Creator – à ses débuts -, KOBO, Kalash Criminel, MF Doom… Je doute que ces artistes cherchent à représenter ou partager une tradition africaine hein… (sujet 1 à explorer)

Puis on change de salle, on va vers le Nigeria. Bouge pas ! Ça devient plus intéressant là. Si j’te dis Beyoncé, Ibeyi, Oshun, Cassy Shakur, Princess Nokia, tu penses à ? Essaies encore. Presque… Yoruba ! C’est une religion, un peuple, qui honore entre autres la déesse Oshun. Tu t’souviens de l’annonce apocalyptique de Beyoncé enceinte de ses jumeaux ? Tu t’es pas demandé en quoi elle était déguisée, avec sa couronne, presque nue et peu d’or vêtue ? Bah maintenant tu sais, en Oshun. Qui représente aussi la fertilité, la femme voluptueuse et sensuelle. Et qu’on doit traiter avec respect. Hehe, faut croire qu’elle représente vraiment l’Afrique la Queen B ! #joke

Princess Nokia c’est lors de son clip Brujas qu’elle rajoute une couche :

Oshun est liée à l’eau douce et peut être représentée comme une sirène envouteuse… Princess Nokia l’a compris. Il faut savoir que Oshun, originaire d’Afrique a été importée en Amérique du Sud, avec l’esclavage, c’est pourquoi des artistes comme les soeurs Ibeyi s’en inspirent dans leur musique et plus : elles sont d’origine cubaine, je précise, et Ibeyi veut dire jumelles en Yoruba.

Fin bon, tout ça pour dire que les artistes vont chercher en Afrique des représentations qui leur vont bien (selon eux hein) pour véhiculer une image divine qui n’existe pas en occident… (sujet 2 à explorer)

Next, on va en Afrique du Sud. Normalement, là, c’est facile. On connait (presque) tous la Zulu Nation. Afrika Bambaataa. Pourquoi Zulu ? Parce que c’est une population de guerriers – eh ouais, on est tous soldats du hip-hop 😉 Et puis les Zulu ont combattus les blancs (les anglais.) Donc forcément, ça fait tilt quand tu sais qu’à l’époque, la Zulu Nation, constituée d’afro-américains, cherche à combattre la galère imposée par une société de blancs. 

On peut même faire un lien avec l’album To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar où le terme zulu revient beaucoup. D’ailleurs il en fait une analogie avec les guerres de gangs à Los Angeles pendant que les blancs se la coulent douce… (sujet 3 à explorer)

Enfin, on arrive en Afrique de l’est et plus précisément en Éthiopie. Tu sais que le sample c’est la base de la musique hip-hop. Et bah figure toi, et moi aussi je l’ai appris ce jour là, le rap us s’inspire pas mal de l’ethiop-jazz qui n’est autre qu’une musique qui mélange le jazz à des sonorités de musique traditionnelle éthiopienne. Écoute ça :

https://www.youtube.com/watch?v=gsT7dY65-Vo

T’as reconnu ? Et skika repris le sample ? Nas et Damian Marley – As We Enter ! A aucun moment je m’étais doutée qu’ils s’étaient inspirés d’une musique éthiopienne. Mais quand tu penses à ce que l’Afrique représente pour ces deux artistes, et notamment le symbole de l’Éthiopie pour un jamaïcain rasta, en effet, ça prend tout son sens !

Et puis à ma grande surprise The Weeknd sample aussi des musiques éthiopiennes. Alors oui je savais qu’il était d’origine éthiopienne, né à Toronto (j’me la pète un peu steuplait) mais de là à reconnaître des influences africaines dans ses sons, pas du tout ! Comme quoi, y a encore beaucoup à apprendre (sujet 1000 à explorer #lol)

Ma conclusion après cette découverte c’est que, punaise !, on a des fouilles archéologiques à faire #Maggle. Le Ghettoblaster Tour a duré 45 minutes et c’était pas détaillé en profondeur. Alors imagine tout ce qu’on a encore à découvrir sur le hip-hop et ses influences africaines ? Sans parler des artistes qui apportent des influences d’Amérique du Sud, ou d’Asie… On est foutus ? Naaah on va bosser, Maggle. On doit prouver que le hip-hop c’est international ! Et pour tout le monde ! Partout ! Tout le monde y a sa place, même des déesses qu’on connaît pas (encore).

Laisser un commentaire