#Toronto

Bon, il est temps que j’te parle de Toronto, pour le peu que j’la connaisse 😛

#LongStoryShort

Y a 2 ans j’ai pris mes cartons (et c’est pas une blague) pour m’installer in the 6ix. Toronto quoi. J’ai toujours pensé que l’Amérique c’était mieux, notamment en termes de hip-hop. Surtout en termes de hip-hop. En gros, j’ai profité d’une occasion pro pour assouvir ma soif de hip-hop. Alors imagine ce que je t’attendais de To : beaucoup beaucoup. Étant la ville de Drake, OVO, Raptors, toussa toussa, j’ai vraiment pensé que le hip-hop avait une place de folie dans ce pays et que concrètement ça serait aussi ouf que les States.

Avoue t’attends le moment où j’vais dire “sauf que…” Haha, je sais je sais 😉

Bref, j’attendais de Toronto de me booster, de me motiver, de me faire dépasser mes limites, de me mettre dans le bain. Sauf que… (on y est !)

Sauf que pas du tout. Mes attentes étaient démesurées par rapport à ce que cette ville avait à me proposer. Attends, t’emballes pas, j’ai pas dit que c’était pourri non plus.

De façon générale, la ville est cool. Des gens venus de partout, on s’en fout que tu soies blanc, noir ou rose. Tu t’habilles comme tu veux (premier problème), tu manges c’que tu veux (gros problème, littéralement), tu penses c’que tu veux, mais surtout, garde le pour toi. Cette ville multiculturelle n’a au final aucune culture qui lui ait propre. Donc l’identité, a pas et le hip-hop… a pas du tout !

J’ai aussi appris la définition de fakeness – et là on va dire que j’suis vraiment ingrate et méchante – mais c’est vrai. J’t’ai dis, là bas, tu peux penser c’que tu veux, mais surtout, ne le partage pas pour ne déranger personne. Déjà tu comprends que c’était pas compatible avec moi hein.

Pour ce qui est du style, aie aie aie aie aie aie. J’en ai encore mal. J’ai compris ce que voulais dire le style américain : rien. Aucun sens. C’est d’ailleurs pour ça que je trouvais toujours mes Nike sold out en France dispo sur le site nike.ca. A ce niveau là ça m’arrangeait. Mais au niveau visuel. J’avais mal. Vraiment, c’était dur tous les matins de trouver une tenue à la hauteur de mes compatriotes torontois. Je n’sais même pas si je peux te définir le style exact. C’est juste moche. Fade. Plat. On dirait que le “style” a fuit, tout simplement. Certes, y avait quelques exceptions de temps en temps. Genre des eeeeeeexceptions. Tu vois c’que j’veux dire.

Et puis concernant le hip-hop. Bah c’est un peu pareil. Il a fuit #LoL j’rigole toute seule en écrivant là. J’t’assure, c’était le néant ! Alors y en a ils vont te dire “non, mais faut connaitre les soirées underground, la scène hip-hop est là, faut juste chercher” #MDR Chercher comment, wesh ? Tu crois j’vais demander aux personnes que j’croise dans la rue ? Tu crois que j’vais aller à la boutique OVO demander aux vendeurs où traîne Drake ? Non mais allô ! Bon peut-être que j’aurais dû, ok…

Y avait une boite en bas d’chez moi où les stars venaient poser des bouteilles. Askip. Dont Drake et Travis Scott. Le Lost & Found. Mais fallait aussi se coltiner les escort – boys & girls – et les kékés en Ferrari orange fluo qui pensaient impressionner la planète. So…

Heureusement, une chose qui a sauvé l’image du hip-hop torontois à mes yeux était à deux pas d’chez moi : la Graffiti Alley. J’y ai passé ma vie ! J’ai fait tous les recoins de cette alley, de haut en bas, je connaissais les tags par cœur, tellement par cœur que je pouvais te dire lesquels étaient nouveaux depuis mon arrivée. J’aurais pu faire guide j’te jure. C’était le kiff et ça m’a permis de faire le plein de photos colorées. J’les partagerai toutes avec toi, t’inquiète 😉

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Ensuite y a la danse. Malheureusement c’est la discipline du hip-hop que je suis le moins mais j’admets que c’était assez bien représenté : pas mal de danseurs et pas mal d’événements, de ce que j’ai vu. Enfin j’ai pas vu de danseurs canadiens, qu’on s’entende, mais mes amis danseurs, pas canadiens, donc, arrivaient à trouver plusieurs événements dans l’année pour se défouler. Notamment dans une boîte appelée The Boat où tous les jeudi il y avait des battles organisés. Le kiff aussi.

Puis vint la victoire historique des Raptors et je suis consciente du privilège que j’avais d’être sur place sachant que euh… ils ne seront plus jamais champions NBA hein #LoL Franchement l’ambiance dans les rues était ouf. J’ai carrément été choquée par un mec qui ramassait une bouteille de verre vide au sol pour la mettre à la poubelle histoire que la foule ne se fasse pas mal. Quel altruisme ! C’était beau, vraiment.

Enfin arrive l’été. Et l’été, quand la population est à son summum de la joie de vivre, y a le Caribana, carnaval caribéen, qui débarque à Toronto chaque premier weekend d’août. Les gens viennent de partout, surtout des US, pour kiffer l’ambiance, et crois moi, on voit le changement à la face de la population direct (et c’est pas pour me déplaire !)

Juste avant le carnaval, chaque année aussi, Skratch Bastid, un DJ tueur de folie de malade qui tue, organise son BBQ. C’est un genre de festival qui dure une journée avec différents DJ qui viennent ambiancer la foule et du coup y a des danseurs, des graffeurs toussa toussa qui viennent s’exécuter. J’avoue, plutôt sympa comme concept, bbq géant avec des artistes sur des sons qu’tu kiffes. Mais une seule fois dans l’année quoi… 

Tu comprends : si on me demande ce que j’ai vraiment pensé de cette ville, je dirais qu’elle est cool et agréable à vivre, mais si tu n’aimes pas le boulot plus que ta vie, tu vas t’y perdre. Si tu aimes l’originalité, tu vas t’ennuyer. Si tu recherches le hip-hop, tu vas déprimer lol xD

Pourtant on sait que plusieurs artistes viennent de cette ville/région : Drake (j’te le présente pas), le duo Majid Jordan, Daniel Caesar, Mustafa The Poet, un ghost writer, The Weeknd, Shad, réalisateur de la série Hip-Hop Evolution, Skratch Bastid, un tueur de DJ et bien d’autres que finalement je n’aurais pas eu l’occasion de découvrir. Fin bon, tu vois un peu le truc ? Quand tu as tous ses artistes originaires de chez toi et qu’on te dit que cette ville a un vivier de fou, forcément tu t’attends à passer deux ans dans l’ambiance de tes rêves, non ? On est d’accord, merci de me comprendre.

Certes, à la dernière minute j’ai eu l’occasion, par une histoire de bouche à oreille, de participer à un mini concert de R&B local dans une mini boite à sardines. Franchement c’était top et j’ai adoré l’ambiance et le fait de découvrir de nouveaux artistes. Mais 2 ans après wesh ! Genre juste avant mon grand départ ! Toronto, tu voyais pas que j’avais soif de ça plus tôt ? Tu m’as déçue wallay.

Tu sens que j’suis blasée ou pas ? lol Fin bref. Si comme moi t’es mordu de hip-hop et tu veux partir à la conquête de cette ville, dès maintenant commence tes recherches, gratte partout où tu peux gratter et écoute les bouche à oreille. C’est comme ça que tu tomberas sur des merveilles. Mais à fréquence pauvre, j’précise, parce qu’il ne faut pas oublier que là bas, chez les caribous, l’hiver duuuuuure et donc les gens vivent entre 3 à 4 mois dans l’année, le reste, la ville est morte. Alors Toronto c’est ouf ? Pas mieux que Paname en tout cas, sorry 🙂

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