– nikkfurie – Ultimate part

Je peux te dire que pour 2h38 de discussion, 3 parties ne suffiraient pas, même pas 4. Du coup, je préfère te dire avec mes mots ce que j’ai retenu de cette convo et surtout, si tu lis jusqu’au bout, tu comprendras que notre avenir est encore prometteur, on peut vraiment changer l’monde, Maggle 😉

« J’ai du mal à m’imaginer que le rap s’arrête comme ça mais en tout cas il est bel et bien dans un moment où il doit se réinventer. »

So, pour résumer, on a parlé du rap et de nous – nous, les vrais, les acteurs du mouvement hein -, qui définissons le old school vs. le new school alors que ça n’existe dans aucun autre mouvement musical. Genre, t’as déjà entendu parler de « rock old school » ?? #LoL

On a parlé du rap qui se mélange aux autres styles… Allez, Maggle, tu sais bien que l’électro et le rap, par exemple, ont souvent fait bon ménage (Bambaataa avec Planet Rock), pareil avec la funk (EPMD avec Let The Funk Flow) ou encore avec le rock, l’exemple le plus connu de notre génération étant Jay Z avec les Linkin Park… I mean, you know! Et Rick Rubin… Un des plus grands producteurs du milieu hip-hop aux US pourtant sorti tout droit de la culture rock, même hard rock, wesh ! C’est lui qui a produit pas mal de sons de Jay Z , on y reviendra. Mais donc, au final, est-ce que c’est pas nous, en se disant puristes, en se mettant des œillères et en attendant que tout redevienne comme avant, qui prenons le risque de ne pas perpétuer le hip-hop ? C’est une vraie question, Maggle. 

Forcément on a aussi parlé des médias qui jouent aujourd’hui un énorme rôle dans la désinformation et la banalisation de notre culture – oui oui t’as bien lu, je les aime pas – sauf, sauf ! des mecs comme Yerim ou Mehdi Maizi, of course, qui font encore le pont entre la culture/les anciens et la nouvelle génération qui est surtout à cheval sur le streaming. Mais le pont donne envie de découvrir ce qui se fait maintenant tout comme il donne envie à des plus jeunes de connaitre l’histoire du rap français, et c’est déjà ça. Ce genre de journaliste qui n’hésite pas à faire des liens avec ce qu’ils ont connu eux même dans leur jeunesse – on vieillit tous hein – et ça ça fait plaisir parce que du coup, même les plus jeunes veulent connaitre ce qu’ils n’ont pas connu – compliqué la phrase mais t’as compris hein. Pour reprendre les mots de Nikkfurie, Mehdi Maizi c’est le « rayon de soleil » dans le paysage médiatique du rap français. Moi j’vais rajouter Ouafae Mameche. Parce que Ouafae quoi. On la présente plus 😀

Puis, au-delà du fait que le hip-hop est devenu une mode malgré lui – on a rien demandé nous ! – on a fait le point sur l’appropriation que les marques de luxes se font aujourd’hui pour surfer sur la vague « street » ou « urbaine », choisis le mot le plus moche, parce que c’est tellement plus cool de ressembler aux opprimés, non ? Pourtant notre style il vient d’la rue et on cherchait pas d’validation. On cherchait seulement à s’exprimer avec les moyens qu’on avait. Tu savais toi que la Timberland, avant de devenir un accessoire obligatoire de tout « dressing » hip-hop, c’était la chaussure du travailleur new yorkais, qui se levait à pas d’heure le matin pour faire de la manutention et subvenir aux besoins d’sa famille dans les projects ? Bah maintenant tu sais. Comme t’as sûrement bien compris pourquoi Lidl est devenu hype ces derniers temps. Appropriation quand tu nous tiens…

On pouvait pas non plus ne pas faire le bilan sur nous et laisser place à l’auto critique. Comme Wallen le disait si bien – check si t’as la réf. -, il faut savoir d’où on vient pour savoir où on va. Et c’est là le plus gros problème de chez nous : on regarde souvent loin devant nous, on a faim, on veut tout, tout de suite et on se pose pas les bonnes questions. Alors qu’on nous l’a souvent répété aussi sur des beats sucrés, « le savoir est une arme » – double check si t’as les réf. ‘Fin, tout ça pour dire que le côté intellect de notre culture, son côté « conscient » comme on aime dire, il a son importance. Quand on est porteur de messages, il faut bien savoir le véhiculer. Et si on se rend compte que les messages ne sont plus portés par les plus streamés, les plus connus, les prometteurs ou j’sais pas quoi, bah à nous d’être curieux, à nous d’aller chercher ce qu’on veut entendre, comme faisait les premiers auditeurs de rap à l’époque alors qu’ils ne parlaient même pas anglais…You see what I mean hein. Et le bilan en fait c’est que très peu d’entre nous connaissent leur histoire et c’est donc sûrement pour ça qu’on laisse notre culture être appropriée par les autres qui au final n’ont aucune connaissance de notre essence. Bon, j’avoue, on reconnait vite les mythos ! Mais si on pouvait seulement éviter de perdre du temps et de l’audience avec eux 🙂

Sur une discussion qui a divagué de sujets en sujets, au final, on revenait toujours à la même chose : nos quartiers, fiefs du hip-hop avant et encore maintenant, ont un levier de fou dans tous les domaines qu’on peut imaginer. Mais c’est à nous de rester ouverts – puristes, on vous voit – de continuer à éduquer. De continuer tout court ! Nikkfurie a très bien résumé le contexte et c’est sur ces mots que j’te laisse méditer :

« Nos quartiers ça devrait être des havres de paix. Poussons le bouchon, organisons-nous, enjaillons-nous le weekend, y a pas d’problème ! mais le reste du temps organisons-nous et essayons de créer un mouvement sociétal fort. »

Peace 

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