– Lady Laistee –

La femme dans le monde du hip-hop c’est quelque chose. Déjà, fallait mettre au monde les mecs qui ont créé ce mouvement hein. Puis si on revient au tout début, tu t’souviens c’est grâce à qui que l’tout premier DJ s’est fait un nom ? Cindy Campbell, la sœur de DJ Kool Herc (on en a parlé cet été, remember?) Eh ouais, tout ça grâce à une meuf encore. Puis après, y a les danseuses anonymes qui ont enflammé les planches des clubs où le hip-hop commençait à s’imposer. On ne connaît pas leurs noms mais on sait bien qu’elles étaient présentes et que leur impact sur le mouvement est égal à celui des hommes (ou plus important ? haha !) Et puis Lady Pink, graffiti artist de NYC au moment de l’apogée du graffiti dans les métros new-yorkais. ‘Fin t’as compris, y a beaucoup beaucoup à dire sur la femme dans le hip-hop. 

Pourtant, on dira pendant un long moment (jusqu’aujourd’hui, j’avoue) que ce milieu est misogyne, hostile aux femmes, machiste… Est-ce que c’est vrai ? Totalement ! Pour plusieurs raisons qui relèvent d’une étude sociologique à laquelle j’me suis pas encore prêtée. Mais ça n’veut pas dire qu’on peut pas en discuter ! T’as un avis toi, Maggle ? Share it !

Anyway, pour en revenir à notre artiste du jour, on revient sur la scène française, la scène rap française plus exactement – parce que, comme j’l’ai déjà dit, aux states, la reconnaissance est à un autre niveau, so on va rester sur la France  pour le moment hein. Il ne s’agit pas de la première rappeuse ever car on n’oubliera pas Saliha, la véritable first women dans le game. Mais celle avec qui on a discuté (calme toi, t’as la réponse juste en bas), c’est la toute première à s’imposer et connaître un succès de folie dans le game. Elle a aussi gagné le respect de la majorité dans ce milieu si hostile…

Bref, tu tiens plus donc… J’ai nommé la pionnière, Lady Laistee ! Eh oui, notre chère Lady Laistee. Lady Stylée. Cette grande dame, qui a été et est toujours reconnue dans le milieu. Elle a bossé avec JoeyStarr quand même… Faut le faire pour une femme ! #joke

3 albums de folie, fervente porte-parole du hip-hop en tant que culture (et thérapie 😉), des featuring avec d’autres grands du milieu. Autrement dit, c’est la seule qui m’aille #LoL

On a pas pu se rencontrer car, tu sais, nous les femmes, on est trop busy mais ça ne nous empêche pas de répondre à toutes nos obligations, dont celle de se soutenir – haha je sais que j’t’agace, ça m’amuse ! Mais donc, vu qu’on a pas pu échanger de vive voix mais que j’voulais absolument son témoignage pour le mois de mars, j’ai eu les réponses par email. C’est concis, certes, mais d’une richesse ! T’sais, souvent on dit que ça a été court mais intense, en voici la preuve !

Qu’elle est ta définition du hip-hop ?

Ma définition du Hip-Hop tel que je perçois ce mouvement est très simple et basique [ça commence avec une référence à Orelsan, je suis comblée] : c’est un mouvement, je dirais même une culture, qui a su capturer le coeur de gens, de jeunes, dans le monde entier, car ceux qui appréciaient cette culture pouvaient se l’approprier et s’exprimer de façon nouvelle selon l’endroit ! C’est magnifique. Le Hip-Hop est cette culture qui a débuté dans les années 70 dans le quartier du Bronx à New-York City. Remarque que le Hip-Hop vient de la culture afro-américaine avec leur ADN, leurs us et coutumes. C’est pour cela que le Hip-Hop se définit par cinq éléments distincts les uns des autres : le human beatbox, le rap, le DJing, le B-Boying et le graffiti. Et nous les français, nous avons récupéré le Hip-Hop des américains et avons tendance (je ne parle pas des aficionados) à simplifier le Hip-Hop juste à sa forme orale, le rap. Mais c’est bien plus que cela ! [bah oui, c’est bien plus que du rap, c’est pas c’qu’on dit depuis l’début, Maggle ?]

En quoi tu t’y es retrouvée ?

Je pense que j’ai fait partie de ces jeunes qui ont été estomaqués [rien que ça !] par cette culture et qui voulaient en faire partie ! [moi aussiiiiii] A l’époque, ma première approche du mouvement Hip-hop a été diffusée à la télé avec le rap, dans une émission de télé qui passait tard le soir sur la 6, Sex Machine, avec Philippe Manœuvre en 1984. Ils passaient plutôt du rock, mais il y avait une petite sélection de rap. J’avais 12 ans et je découvrais Public Enemy, Queen Latifah, N.W.A., MC Lyte, Ice-T, Snoop Dogg, LL Cool J [j’veux pleurer, moi aussi j’aurais aimé les découvrir à ce moment là ! Quelle émotion ça devait être…] et bien d’autre artistes… Waouhhh !! c’est trop de la balle [tu vois ! henlalaaa ça devait être ouf cette époque wallay] C’est aussi à cette époque que je commençais à m’identifier à ces rappeuses, qui n’était pas nombreuses, mais qui étaient là quand même [quand même !] Et puis cerise sur le gâteau [sur le ghetto, voyons !], sur la chaîne TF1 passe l’émission ” HIP-HOP” [on prononce achipéachopé hein] présentée par Sydney, présentateur radio ! Sydney nous apprenait à faire le “mime”, à tourner sur nous-mêmes comme une toupie, à tourner sur nos têtes et prendre la pose ! Il nous apprenait le “B-Boying”. J’étais émerveillée !!! Je veux faire comme eux, faire partie de cette culture [tout pareil, j’te comprends tellement !] J’aimais l’énergie qui se dégageait de cette danse ! Et mon monde a changé depuis lors ! [le monde de beaucoup en fait, c’est ça qui est beau]

Et qu’est-ce que tu penses de son évolution aujourd’hui ?

Hahaha Nana, tu me cherches ! [#LoL juste un peu] Tu sais quand je me rappelle tout ces merveilleux souvenirs, je me rends compte qu’il y avait quelque chose qui a permis que nous nous retrouvions dans ces soirées, la plupart du temps organisées à Paris, ce quelque chose qui nous rassemblait [j’veux encore plus pleurer là, vraiment]. Voilà, nous étions animés par une culture que nous avions adoptée, quelque chose de plus fort que la religion, notre condition sociale [ça, tu vois ça ? ça, c’est un truc de fou], notre langue et qui nous donnait envie de transformer le négatif en positif [polololo, mais quelle époque !] Aujourd’hui je ne vois rien qui anime cette nouvelle génération. J’ai l’impression que leurs valeurs sont biaisées par l’argent, le fame, etc… [c’est pas qu’une impression, hélas] Je ne vois plus le respect pour l’individu, pour la performance de la concurrence, on ne s’affronte plus sur un mic mais par des photos désobligeantes sur le net… Je ne suis pas une passéiste mais je reste “à l’ancienne”, je m’adapte à ce monde mais avec mes valeurs “hip-hopiennes”. 

… Court mais intense, pas vrai ? Tellement contente d’avoir pu échanger avec elle. T’imagines même pas. Fin si, t’imagines en vrai, parce que quand j’dis moi, j’dis toi xD C’est notre conversation avec elle ! J’espère qu’il y aura d’autres occasions de parler avec elle parce que j’ai envie de gratter chacun de ses dires. Pour de vrai. Donc on s’arrête pas là, on continue de parler d’elle et d’autres femmes du game la semaine pro. Comme d’hab, reste connecté, Maggle.

Kiss Kiss [HipHop] Love.

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