Chapitre 12 – Gangsta Rap

Je vais pas t’mentir, pour moi le gangsta rap débarquait avec Ice T et N.W.A.. D’ailleurs j’ai souvent associé le gangsta rap à la côte ouest sans savoir pourquoi (je sais que Ice T est East Coast, on s’calme). Parfois le cerveau fait des courts circuits tranquille, sans se poser d’questions #tahu

Sauf que quand j’ai voulu me mettre à fond sur le sujet, les courts circuits ont tous sauté pour laisser place à un vrai fil conducteur que j’vais te défiler now – polololooo la meuf elle fait d’ces jeu d’mots ! call me Nekfeu #LoL

J’sais pas si tu t’souviens, au début de c’confinement j’avais fait un post très très court sur insta pour parler du gangsta rap suite au 25 ans de la mort d’Eazy-E. Et il s’avère que j’ai bien fait de déballer car des pointures du milieu sont venues partager leurs connaissances (et c’est tout le but du blog si tu l’as pas encore compris hein). Bref, je disais que Ice T avait lancé l’mouv’ avant Schoolly D : sacrilège ! 

Alors déjà commençons par le commencement. Gangsta Rap, ça veut dire quoi ? Gangsta rap c’est la façon “gangsta” de dire “street storytelling”. Traduction >> on raconte ce qu’il se passe dans les rues. Pas le livreur de pizza qui passe hein, on parle de vraies choses, les galères, la drogue, les violences. On raconte la vie quoi (ça rentre assez bien dans le contexte actuel d’ailleurs mais on a dit on reste positifs donc on s’étale pas…)

Autrement dit (là je fais une transition comme on m’a appris en seconde pour écrire des synthèses de français, tu t’reconnais ou pas ?), le gangsta rap c’est tout simplement du rap de gangsters – wow le lien que j’viens d’faire ! avoue t’aurais pas compris si j’l’avais pas dit xD -, une histoire narrée par le protagoniste lui-même. Tu suis ? Oui, Tupac fait partie du mouv’ par exemple. Mais en fait… tous font du gangsta rap. Enfin, les plus intègres hein, pas ceux qui s’inventent des vies, naturellement. 

Maintenant, cours d’histoire. Tu t’souviens, j’t’ai déjà parlé de The Last Poets à l’occasion de la sortie de l’album Damné.e.s de la Terre de Rocé en disant que ces mecs étaient les papas du rap, les papas que nous on avait pas en France. Remember? 

Suite à un court cours d’histoire tenu par le grand Solo en personne, j’apprends qu’en 1973, l’un des mecs du groupe, Lightnin’ Rod, sort un EP ou un album, comme tu veux, un projet quoi, du nom de Hustlers Convention. Déjà le titre, ça commence bien, mais la suite n’est pas mal non plus, focus sur le premier son, Sport : 

Et bah ça tu vois, ça ! c’est du Street Storytelling. Écoute les paroles, mets toi dans le contexte et tu comprendras : le mec te narre sa vie de gangster. “Well now they call me Sport ‘cause I pushed a boss short”, “And I was running through bitches like rags to riches”… Tu vois un peu l’truc ou pas ? 

Dans le même genre j’ai découvert Dolemite. Ou plutôt Rudy Ray Moore, humoriste qui se crée un personnage autour de Dolemite, rappeur de la première heure.

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J’t’invite à watch le dernier movie d’Eddie Murphy qui raconte comment le mec construit tout ça, parce que oui, c’est une histoire vraie ! Et comment, pour certains, le rap naît. Le film Dolemite sort en 1975 mais évidemment Rudy Ray Moore connaît le succès avant dans la communauté afro américaine – SURTOUT dans la communauté afro américaine – en tant qu’humoriste. Alors le rap à la base c’est pour faire rire ? Bah on dirait. Mais tout en étant cru. Je découvre donc que Dolemite, non, Rudy, pardon, est considéré comme le papa du rap par les futurs rappeurs des années 80. Si ça c’est pas un truc de ouf. Honnêtement, si Eddie Murphy n’avait pas sorti un film sur la construction du personnage de Dolemite, j’aurais sûrement jamais entendu parlé de celui qui pourtant a apparemment beaucoup apporté à cette culture qu’est le hip-hop. Que dis-je, Solo me l’aurait appris lol, mais sinon, où est ce que c’est écrit ? T’en as déjà entendu parler toi ? Donc voilà… heureusement que ce blog existe hein !

Le gangsta rap naît donc à la base d’un délire mais pour avant tout raconter la triste réalité du ghetto. That’s it.

Schoolly D, est, le premier, dirons-nous, si on oublie ce qui vient d’être dit au-dessus, rappeur gangsta. Peut-être le premier sur un ton plus sérieux ? Fin on s’en fout qui est le premier de quoi en vrai, il est en tout cas un tueur dans le domaine :

Eh ouais, Maggle. Et c’est pas fini ! Ice T débarque. Aaaah il en a eu des soucis lui avec ses sons qui soit disant incitaient à la violence envers la police (M.D.R. parce que c’est pas eux-mêmes qui incitent ? Ok ok, j’ai dit qu’on ferait abstraction aujourd’hui…) En tout cas, il est considéré comme un papa du gangsta rap aux côtés de Shoolly D. En effet, ses sons, notamment dans son premier album Rhyme Pays, sont le récit d’un gangster qui parfois fait l’apologie de la drogue et autres vices de la rue. Apologie ? En vrai, pas sûre. Ça dépend comment on l’interprète. Je dirais plutôt qu’il dénonce.

Bon bon bon… tu t’rends compte que là, avant même qu’on arrive à N.W.A., on parle que de mecs de la East Coast ? Et pourtant, et pourtant, on associe tout ce mouvement à la West Coast… Parce que N.W.A. ont fait plus de bruit ? J’sais pas. 

En tout cas, sans contest, N.W.A. est un des meilleurs groupes ever de notre culture. Gangsta ou pas. D’ailleurs, on ne présente plus le groupe, normalement. Dr Dre, Ice Cube, Eazy-E, DJ Yella, MC Ren… I mean, what! Tu les connais tous déjà ! Tu sais même qu’ils ont sorti un film en 2015 du même titre que leur premier album Straight Outta Compton. Pourquoi un tel succès ? Moi je pense : les beats. On a quand même des génies dans le lot. Les paroles aussi, of course. Mais les beats… Là oui, je dis West Coast identity. Fin bon c’est pas la question. Viens on écoute un morceau, LE morceau :

Je sais que ça appelle pas à la paix mais sérieux, les sons #oldschool comme ça me bercent, je peux faire de la méditation dessus ! Haha oui je craque. Je craque total.

Sooooo, gangsta rap means street storytelling, et on insiste sur le street. Certains diront Schoolly D, d’autres diront Lightnin Rod et encore d’autres diront Molière (#Joke). Il est bon de revenir au point 0 mais ça nous fait surtout réaliser que l’origine a toujours une origine et que si on continue comme ça, on trouvera sûrement le parrain du parrain qui date en fait de la Grèce Antique quand il venait raconter sa vie sur la place publique. 

Mais on retiendra que même si le gangsta rap est interprété comme un appel à la violence, c’est plutôt une dénonciation d’un environnement hostile et peu ouvert au progrès pour les plus démunis. Tupac, Biggie, Jay-Z, Nas, Snoop… Tous, au final, ont narré ces rues, comme protagoniste ou observateur. Alors je sais pas toi, mais on pourrait faire un dernier court circuit en mode : le gangsta rap est l’essence du rap ? #justsayin

Certes, maintenant on “narre” comment ça s’passe dans les chichas, mais on avance avec son temps askip

N.

 

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