Chapitre 10 – B-Boying

B-Boys and Girls, listen up. You can be anything in the world…

Ça t’rappelle un son ça, non ? Non, vraiment, c’est un classique, travaille ta mémoire. I know I can, be where I wanna be… Bah oui ! I can, de Nas. CLA-SSIQUE. Bref, il s’adresse aux B-Boys and B-Girls. Tu sais pourquoi ? Listen 😉

A la base de la base, B-Boy (& B-Girl hein) ça désigne les danseurs de breakin’ – attention, on ne dit pas breakdance dans le vrai langage hip-hop. Évidemment, genre obviouslyment, ce terme vient de NYC, et nul part ailleurs, au moment de la naissance du mouvement. B pour break, breaker, qui danse sur les breakbeats… do you remember? DJ Kool Herc en est l’initiateur encore une fois ! Ce serait lui qui aurait inventé le terme. Car comme tu dois l’savoir, c’est lui qui a inventé le “breakbeat” en isolant un morceau particulier d’une musique et le passant en continue pour le bonheur des danseurs. L’article (August 11, 1973) est là pour te le rappeler 😉

Tu comprendras donc que le breakin’ est l’origine de la danse hip-hop. En vrai, je déteste dire ça comme ça. C’est comme dire que l’africain est une langue. Tu vois c’que j’veux dire ? La danse hip-hop n’existe pas. Il y a PLEIN de danses sous le parapluie hip-hop – là c’est mon côté pro qui ressort crariii (henlalala  au moins 15 ans que j’avais pas sorti c’mot ! Je m’en remets pas.) Et le breakin’ est surement la première danse.

Vasy, revenons à notre mot du jour : B-Boying. Break-boy, breaker. 

Ou comment faire de la danse au sol une danse des plus stylées et plus remarquées au monde aujourd’hui. Et surprenante. Et pleine d’histoire. Oui, c’est une danse hip-hop et elle naît dans les block parties organisées à NYC dans les années 70. Mais avant les années 70, quel genre de musique on écoutait dans ces mêmes quartiers ? Si j’te dis James Brown, tu m’dis ? Funk. Bingo! La funk, et on l’entend encore dans les premiers sons hip-hop de l’époque (Rappers’ Delight), est un peu la base du breakin’. Si on regarde James Brown danser à l’époque, j’en suis sûre que tu vas reconnaître des pas qu’on voit encore aujourd’hui dans Juste Debout.

Alors ? Ouais, ouais, je sais. Surprenant. Beau. Énergique. Comme c’qu’on voit aujourd’hui. Normal, c’est la base. Et donc, Kool Herc qui a hiphopisé les block parties du Bronx, a permis aux danseurs d’apporter de la créativité, de l’originalité, sur des sons sans lyrics, que des moment cadencés, et d’en faire ressortir ce qu’on appelle le breakin’.  Mais ça ne s’arrête pas là. Le breakin’, aussi appelé B-Boying, n’est pas qu’une danse. Eh non, sinon le cours d’aujourd’hui aurait été trop simple héhé. Tu t’rappelles la semaine dernière on en parlait avec DJ Fab qui disait  : “il faut savoir aussi que la culture hip-hop c’est une culture de B-Boying, de style” et bim, dans tes dents. #LOL

Non mais vraiment, le B-Boy, ou la B-Girl, c’est pas seulement quelqu’un qui danse un genre, en fait. C’est tout simplement une personne hip-hop. Pourquoi ? Bah en fait c’est simple. Le breaker, il danse. Jusqu’ici tout va bien. Il danse mais sur un certain genre de musique, le hip-hop. Il a un style particulier, on peut dire le style hip-hop, mais en gros c’est un style qu’on reconnaît de loin et qu’on associe au mouvement hip-hop. Jusqu’ici tout va encore bien. On parle de style “hip-hop” car c’est au moment de l’ascension du mouvement que ce style est mis en avant, comme un signe d’appartenance. On oublie les talons de James Brown, on préfère les Fresh Kicks. Jean ou jogging, pour le confort dirons nous, les lunettes beaucoup trop stylées et si vraiment t’es pointu, tu as ton bob ou ta casquette Kangol – ouais, New Era n’a qu’à aller s’rhabiller. Dieu merci, des photographes tels que Jamel Shabazz ont immortalisé ces moments où le style était au dessus du soleil.

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Kid Freeze qui danse et Zulu King Lucky Strike  la musique.

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CQFD : un B-Boy c’est un mec hip-hop quoi. C’est un style, un mode de vie, une appartenance à une communauté, c’est LL Cool J – par excellence !! -, c’est une démarche (peut-être que maintenant tu vas arrêter de rouler du boule, du coup ?), c’est une façon d’agir, c’est tout simplement être hip-hop et montrer qu’on suit le mouvement. Comme chaque culture – regarde les rockeurs, Maggle. Et pourquoi on part d’une danse à une appartenance ? Car un breaker doit être stylé pour impressionner, ça fait partie du battle. Le style a toujours eu son importance dans le hip-hop. La façon de marcher aussi, pour se démarquer. Ton action aussi, car on verra si oui ou non tu a compris le concept de peace love unity and having fun. Et puis ta façon de t’exprimer est importante aussi car, eh, la danse est ton moyen d’expression 😉

Autrement dit, toi, moi, et nous, toute la communauté, on est B-Boy si on est profondément hip-hop. Comportement hip-hop (bah ouais) – waaaa y a une réf’ à Aya Nakamura sur mon blog, j’fais partie du futur ça y est !

D’ailleurs, y en a même qui disent que le B de B-Boy est pour “Bronx”, là où tout a commencé. T’en penses quoi ? Perso, on s’en fout hein. Parce que dans les deux cas, Break ou Bronx, ça ne signifie qu’une chose : hip-hop !

 

 

Bon, tu l’auras compris. Le B-Boying – pour boys comme pour girls – c’est une danse mais avant tout une revendication, une appartenance à cette culture magnifique, la nôtre, le hip-hop. La rue à la rue. C’que j’veux dire aussi c’est que le style que tout le monde essaie d’avoir aujourd’hui, à des prix de ouf, qu’on se le dise, est inspiré hip-hop. Et comme dirait un grand d’chez nous, la banlieue influence Paname, Paname influence le monde.

Peace.

PS : Tu comprends mieux pourquoi j’aime les mecs en jogging maintenant ? #NoJoke

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